Voici une question récurrente, tant de la part des utilisateurs que des distributeurs.
Avant d’apporter une réponse, il n’y en a aucune toute faite, considérons les facteurs et les polluants qui vont dégrader le dessicant et donc abréger sa durée de vie.
L’huile issue du compresseur : C’est le polluant majeur. Une bonne
filtration est ici impérative pour protéger le dessicant. L’huile est adsorbée par le dessicant mais n’est pas évacuée lors de la régénération. Elle sature graduellement le dessicant - qui prend une teinte jaunâtre (voir photo). Le point de rosée se dégrade au fil des cycles, le remplacement intervient prématurément.
L’eau en phase liquide : Une soudaine arrivée d’eau liquide va littéralement «noyer» le dessicant, d’où la nécessité de contrôler journellement le bon fonctionnement des purgeurs.
Selon le taux de charge de l’installation le dessicant ne pourra peut être plus être régénéré par le sécheur, son remplacement
devra être immédiat.
La vitesse de passage de l’air comprimé dans la cuve. Il existe une vitesse critique à ne pas dépasser - ni même atteindre - appelée vitesse de fluidisation. Cette vitesse critique provoque le soulèvement des billes de dessicant qui roulent et frottent les unes contre les autres. L’attrition résultante provoque une importante quantité de poussières (saturant prématurément le filtre dépoussiéreur) et la diminution de la charge dans la cuve. Ce phénomène apparaît lorsque le sécheur se trouve sous-dimensionné (chute de pression, demandes importantes d’air, croissance des besoins du réseau... ) ou lors d’une pressurisation trop rapide du réseau
La pression de service : Sur un sécheur sans chaleur, chaque cuve est dépressurisée toutes les 4 à 5 minutes. Le choc subi par le dessicant est d’autant plus important que la pression de service est élevée. L’usure
mécanique sera de toute évidence plus rapide à une pression de 13 bars qu’à une pression de 7 bars.
La visite périodique. Les réservoirs sous pression doivent être examinés par l’autorité compétente tous les 40 mois et re-qualifiés tous les 10 ans. Lors de ces opérations, le dessicant doit être vidé pour permettre
l’inspection. C’est une bonne occasion de vérifier son aspect et / ou, notamment lors de faibles quantités en jeu, de remplir les cuves avec du dessicant neuf.
En résumé, bien que sur le papier le dessicant possède une durée de vie en dizaines de milliers d’heures, on voit ici que les facteurs d’utilisation et d’exploitation prennent le pas sur la théorie. En pratique, sauf pollution accidentelle, la visite des réservoirs constitue un moment idéal pour procéder au remplacement. Sur les installations, où des quantités importantes sont en jeu, une mesure hygrométrique ou une analyse d’échantillon peut être demandée afin de déterminer si le remplacement est requis.